On est au cœur du village.
Y’a une ancienne fabrique de chardons cardères, un ancien moulin à huile, une maison de maître.
Ça fait comme une petite placette à l’entrée, toute mignonne,
et sous le platane les ombres dansent sur le rouge de la porte, il manque plus qu’une petite fontaine, ce serait chouette.
Le rouge rappelle celui des anciens torils,
la vieille auge et son robinet nous rappellent les souvenirs de Camargue, quand on était à mas Thibert, dans la propriété, perdus, seuls au monde, avec un bout du Rhones pour nous, a faire des radeaux avec de vieux fûts rouillés, à aiguiser nos fouines pour pêcher, a se faire peur à en crever.
A cette époque tout le monde s’en foutait de tout, c’était le Bayou.

On a débarrassé les greniers de la maison pour pouvoir réparer la toiture. Des tonnes de malles, des livres, des livres de comptes, des registres, des actes notariés, des photographies…
Toutes sortes de choses entassées depuis des générations qui nous permettent de comprendre le lieu autant que ses habitants.
Maintenant que tout est propre dans le grenier, c’est notre histoire et nos objets qui viennent y trouver leur place…

Il y’en a un qui était un écrivain, et ce sont ses livres invendus que l’on retrouve tout empaquetés soigneusement dans des journaux de l’époque dans des malles numérotées.
D’autres géraient la fabrique de chardon cardères, et ce sont alors de magnifiques livres de comptes que l’on découvre, tous triés depuis 1900…
Il y’a aussi des papiers avec de gros yeux, une pyramide et un étrange « grand architecte de l’univers »… y’avait un des tontons qui était franc-maçon…
Au milieu des livres on y trouve des petits mots, des fleurs séchées, des photos et des gros billets d’anciens francs.
Pleins d’ustensiles de cuisine rigolos, ça fera une dînette pour les petits chéris.
Une fois tout nettoyé, on y a mis nos archives d’architecture et tous les rouleaux de calques qui sont rangés à présent dans les malles.
Ces greniers sont devenus superbes, la douceur de la lumière, la chaleur de la patine du temps, les objets d’un ancien temps, on s’y sent bien maintenant.